Au sujet des programmes scolaires, dans les milieux universitaires et au sein même de l’Église, la notion de « genre », souvent floue et mal comprise, fait débat depuis plusieurs mois en France. 

Certains politiques veulent promouvoir « l’identité de genre », des citoyens pourfendent ce qu’ils appellent la « théorie du genre », alors qu’à l’université, les « études de genre » prennent du galon. Le P. Bruno Saintôt, responsable du département d’éthique biomédicale des Facultés jésuites de Paris, analyse les enjeux du débat.

L’universitaire jésuite appelle dans un premier temps à distinguer dans les débats, le terme ambigu de « théorie du genre », auquel il préfère celui d’« études de genre ». Il invite à « éveiller son regard » sur les apports des recherches universitaires sur le sujet, qui portent un autre regard sur les rapports entre hommes et femmes.

Il peut être ainsi « souhaitable, juge le P. Saintôt, de transmettre aux enfants le respect entre garçons et filles à l’école » et de « sortir de certains stéréotypes », sans toutefois mettre « sur le même plan toutes les identités sexuelles ».

Le jésuite fait ensuite un retour historique en quatre étapes sur l’apparition du terme « genre » dans les années 1950. Défini pour la première fois aux États-Unis par le psychologue John Money et le psychiatre Robert Stoller dans le cadre d’études sur des cas d’hermaphrodisme et de transsexualité, il est ensuite utilisé par d’autres chercheurs pour identifier les discriminations contre les femmes et les minorités sexuelles.

Des études qui seront approfondies et mises en avant à partir des années 1970 sur la scène politique dans le mouvement d’émancipation des minorités sexuelles.

> Source : reprise l’article de « La Croix » du 13/11/13 de Julien Duriez